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RECOMMANDATIONS ET OBSTACLES

Le rapport Décarboner les bâtiments commerciaux du Canada formule dix recommandations, présentées ci-dessous, et décrit les principaux obstacles auxquels l’industrie, les sociétés de services publics, les évaluateurs et les institutions financières feront face pour les mettre en œuvre et accélérer la décarbonation des bâtiments commerciaux au Canada.

TECHNOLOGIE

Recommendation

  • 01

    Accroître les mesures incitatives et le partage des connaissances relatives aux technologies de décarbonation.

Obstacle

La technologie nécessaire pour décarboner le secteur du bâtiment peut être retardée par les cycles de vie des équipements existants, ce qui peut rendre inutile le remplacement d'équipements en parfait état et générer des retours sur investissement insuffisants, soit par une baisse des coûts, soit par une augmentation des loyers.

Les chaudières au gaz naturel non amorties ne sont presque jamais remplacées avant la fin de leur durée de vie utile (~15-20 ans) en raison de l’impact négatif sur les rendements financiers.

Les équipements très demandés et à faibles émissions de carbone, souvent fabriqués à l'étranger, peuvent nécessiter de longs délais d'acquisition pour de nouvelles installations ou des remplacements et les risques de perturbations de la chaîne d'approvisionnement augmentent l'incertitude. Les propriétaires, les concepteurs, les entrepreneurs et les autres intervenants clés ne sont peut-être pas au courant des choix d’équipement, de la disponibilité et de la rentabilité de ces technologies de décarbonation, ainsi que de la planification préalable nécessaire.

Même lorsque les technologies sont disponibles et rentables, il se peut que les propriétaires des bâtiments ne connaissent pas les options qui s’offrent à eux ou qu’ils aient des doutes sur l’efficacité et la rentabilité financière des principales technologies de décarbonation.

CAPITAUX

Recommendations

  • 02

    Offrir des options de financement par emprunts à long terme et à faible taux fixe pour les projets de construction et de rénovation sobres en carbone.

  • 03

    Offrir des allégements fiscaux et des mesures incitatives pour les bâtiments sobres en carbone et carboneutres.

Obstacle

Les capitaux d’emprunt et les capitaux propres peuvent ne pas être accessibles ou les capitaux d’emprunt ne peuvent l’être qu’à des taux d’intérêt prohibitifs, ce qui n’assure pas la rentabilité des nouveaux investissements.

Les propriétaires et les promoteurs peuvent avoir de la difficulté à accéder à des taux d’intérêt raisonnables pour les prêts ou à des rendements des capitaux propres ajustés au risque et à la demande du marché. Compte tenu des coûts actuels des professionnels, de l’équipement et de la construction, il peut être prohibitif d’assurer la rentabilité de travaux de rénovation ou de nouveaux investissements dans la décarbonation. Il se peut aussi que les propriétaires viennent tout juste de renouveler leur emprunt hypothécaire, ou soient sur le point de le faire, à un taux d’intérêt beaucoup plus élevé; qu’ils aient de courtes périodes de détention minimales de l’investissement, ce qui décourage les investissements à long terme; ou qu’ils diminuent leurs allocations à l’immobilier, ce qui limite leur volonté d’allouer des capitaux à la décarbonation.

Ces défis financiers et autres défis similaires sont encore exacerbés par l’incertitude politique, y compris les retards et les orientations mal définies ou souvent modifiées des politiques gouvernementales, ce qui crée des risques pour les investisseurs et les incite à éviter ou à retarder des investissements en capital.

ÉVALUATION

Recommendation

  • 04

    Reconnaître les investissements en décarbonation dans les évaluations de biens immobiliers.

Obstacle

Les investissements dans la décarbonation ne sont pas clairement définis ou compris et ne sont pas intégrés efficacement dans les évaluations d’actifs.

Le passage à une économie mondiale à faible émission de carbone comporte des risques liés au carbone, tels que des taxes sur le carbone ou des normes plus strictes en matière d’énergie et de carbone. Cependant, elle ouvre également des possibilités de réduire les coûts d’exploitation et de générer des revenus grâce à la production d’énergies renouvelables sur place et elle ralentit l’obsolescence. Bien que les études de marché commencent à démontrer l’existence de décotes brunes et de primes vertes, ces éléments ne sont pas encore entièrement pris en compte dans les modèles traditionnels d’évaluation immobilière, ce qui entraîne un risque de mauvaise évaluation des actifs.

ÉNERGIE

Recommendations

  • 05

    Accroître la capacité et la conservation à travers les systèmes d’électricité et continuer à décarboner les infrastructures existantes de production d’électricité.

  • 06

    Offrir le choix d’approvisionnement en électricité aux utilisateurs d’électricité.

Obstacle

Les sources d’énergie sobres en carbone ou carboneutres peuvent ne pas être disponibles ou coûter beaucoup trop cher.

Le gaz naturel est une source de combustible stable et bien établie, et les réseaux électriques de la plupart des provinces sont fortement réglementés, ce qui favorise une production centralisée de grande envergure. La distribution cause toutefois d’importants obstacles aux réseaux électriques sur leur dernier kilomètre, en raison des coûts de raccordement et des demandes concurrentes pour une quantité limitée d’électricité. Ces défis créent un environnement de marché qui entrave les choix et freinent l’innovation derrière le compteur et les options d’énergie renouvelable sur place pour les propriétaires de bâtiments et les promoteurs. L’infrastructure électrique et la capacité des bâtiments peuvent également empêcher l’électrification, en particulier lorsqu’il y a des demandes concurrentes pour une capacité supplémentaire, notamment en raison de l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques.

INDIVIDUS

Recommendations

  • 07

    Renforcer le leadership, les connaissances et les compétences en décarbonation dans l’ensemble de l’industrie.

  • 08

    Renforcer les mesures d’encouragement à la décarbonation.

Obstacle

L’atteinte des objectifs de décarbonation exige l’engagement et l’action des dirigeants et des groupes au sein de l’organisation, mais il existe des lacunes importantes dans les capacités.

Les propriétaires des bâtiments ne comprennent pas toujours bien les stratégies et les technologies de décarbonation, et leurs incitations à la performance (p. ex., les paiements de primes) peuvent ne pas inclure de cibles de décarbonation. Un manque de consultants hautement qualifiés en matière de décarbonation peut également se traduire par des coûts élevés ou un faible niveau de confiance dans les analyses de rentabilité qu’ils fournissent en appui aux investissements dans la décarbonation. Il peut aussi y avoir un manque de main-d’œuvre qualifiée. Les architectes, les ingénieurs, les entrepreneurs et les entrepreneurs spécialisés adaptent leurs services aux exigences du projet. Par conséquent, si les technologies et les compétences de la sobriété carbone ne sont pas mises de l’avant, il y aura moins de pression pour le développement professionnel dans ce domaine.

DONNÉES, NORMES ET DIVULGATION

Recommendations

  • 09

    S’assurer que les propriétaires de bâtiments et les investisseurs aient accès aux données de l’ensemble du bâtiment.

  • 10

    Harmoniser les normes à travers le Canada.

Obstacle

Souvent, les propriétaires des bâtiments n’ont pas accès aux données précises des services publics ou n’ont accès qu’à des données incomplètes, ce qui limite leur capacité d’estimer l’empreinte carbone de leurs bâtiments.

Les locataires qui paient directement leurs factures de services publics, par exemple dans les bâtiments industriels et certains bâtiments commerciaux ou résidentiels à logements multiples, peuvent ne pas être tenus de communiquer ces données au propriétaire du bâtiment. Les services publics invoquent des questions de confidentialité ou n’ont pas tendance à transmettre aux propriétaires des données sur l’utilisation de leurs services par les locataires, et lorsqu’ils le font, la cohérence et l’exhaustivité de ces données sont très variables. Les propriétaires de bâtiments subissent également des pressions pour divulguer leur consommation d’énergie et leurs émissions (et souvent celles de leurs locataires) aux investisseurs et aux organismes de réglementation, et sont soumis à plusieurs nouvelles normes divergentes sur la performance des bâtiments à travers le pays.